samedi 4 juin 2016

Les talents divins

Création divine : vous pouvez enchanter des objets. A cette fin, pour chaque PV sacrifié, vous disposez de 1000PO en valeur d'enchantement. Ces PV sacrifiés ne peuvent être régénérés ou soignés tant que l'objet existe. Si le réceptacle est de facture classique, la magie disparait après 1 jour par PV injecté. En cas d'objet de maître, la magie est permanente (ou jusqu'à réabsorption des PVs injectés).

Focalisation divine X : au coût d'une full round action, vous restituez tous les slots de sorts de magie divine de vos fidèles dans un rayon de 1Km. Si au moins un fidèle par niveau est affecté par l'effet, vous récupérez également tous vos slots de magie divine. Utilisable X fois par jour.

Faveur divine X : vous pouvez accorder à l'un de vos fidèles un bonus sacré ou profane de +5 sur une action spécifique jusqu'au prochain lever ou coucher de soleil. Le jet concerné, une fois déterminé ne peut être changé pour la durée. Il peut s'agir d'un jet d'attaque, de Fortitude, de mouvement silencieux,...Ou encore être appliqué à l'AC du fidèle. Vous pouvez également conférer l'usage d'un de vos sorts à ce fidèle, à la manière d'un Imbue with spell ability mais sans limite de niveau.Utilisable X fois par jour.

Immunité divine : vous êtes immunisé à la cécité, aux effets d'influence mentale, aux poisons, à la paralysie et à l'étourdissement, aux coups critiques, aux dégâts somatiques, aux dégâts de caractéristiques, aux drains d'énergie ainsi qu'à la mort par dégâts massifs.

Initiative divine X : vous disposez d'une bonus de +8 par X à l'initiative.

Connaissance divine X : l'ensemble de vos compétences de connaissances sont fixées à un rank de 5pts par X.

Langage divin : vous êtes capable de comprendre et de parler n'importe quel langue. Vous pouvez également communiquer avec les créatures primaires (phasmes,...). Vous pouvez également conférer ce talent à l'un de vos fidèles situés à portée d'oreille de vous.

Présence divine : votre aura terrorise les créatures d'alignement opposé au vôtre. LEs cibles dans un rayon de 100 pieds doivent réussir un test de WILL DC 35 ou être affecté par le sort de peur. Certains effets, tel l'aura d'un paladin peuvent perturber votre pouvoir.

Protection divine X : Vous disposez d'un bonus de 5 [déflection] par X à l'AC ainsi que d'une DR de 10/+1 par X.

Puissance divine X : vous disposez d'un +4 à l'un de vos jets X fois par jour. Vous devez annoncer ce +4 avant de jeter le dé.

Résistance divine X : vous disposez d'une résistance de 5 par X contre l'acide, le feu, la foudre, le froid et les dégâts soniques.

Rétribution divine : vous disposez contre les engeances de Kadum d'un +10 [divin] à l'attaque et aux dégâts. Ce bonus est également appliqué à vos jets de sauvegarde et de compétence lorsque l'une des engeances de Kadum est impliquées.

Taille divine : vous êtes capable d'altérer votre taille et la taille de votre équipement de Medium jusque Gargantuesque.

Vitesse divine X : vous disposez de X action partielle bonus par round.

Conjuration divine : vous pouvez conjurer l'un de vos fidèles, servants ou alliés au prix d'une full round action.

Télépathie divine : vous êtes capable de communiquer par la pensée à 500 pieds de distance avec toute créature disposant d'un langage.

Vision divine : vous disposez de la vision véritable, comme le sort du même nom. Vous avez également la low-light ainsi que la darkvision, perçant même les ténèbres magiques.

Il faudra répartir ces talents divins entre vous. Chacun dispose d'un point divin à dépenser dans l'un de ces talents. Je vous conseille de vous créer une wishlist en comptant sur 5 points puis de commencer à négocier entre vous. Une fois un talent sélectionné, il devient inaccessible aux autres.

jeudi 12 mai 2016

"Il"

Atrius était en proie à la panique la plus complète. La bravade de Savrius, lors du processus de contact, les avait plongé dans une situation très compliquée. Situation qui allait probablement empirer...Lorsque Savrius lui avait parlé du rendez-vous de ce soir, ils avaient convenus de jouer finement. Il fallait à tout prix éviter de précipiter les choses. Si le sujet brûlant revenait sur la table il faudrait à tout prix faire semblant de ne pas savoir, voir nier tout en bloc si nécessaire. 

Comme Atrius le craignait lorsque la bouteille arriva sur la table et que vint le moment de parler de l'étiquette, Savrius ne put s'empêcher à nouveau de faire le malin. Il aurait dû faire semblant de rien, faire comme si l'étiquette n'arborait aucune indication particulière, mais au lieu de cela le prêtre s’enfonçait. Atrius parvint à garder sa superbe et à ne rien laisser transparaître. Pourtant, intérieurement, il fulminait. Il lui fallait se calmer, garder sa raison et surtout quitter la pièce le plus vite possible. Lorsqu'il fut personnellement interrogé sur le caractère particulier de l'étiquette il parvint a feindre l ignorance en annonçant nonchalamment : « Vin des cales sèches » et se permit même de se moquer du Recteur.

Le moment venu il quitta la pièce et se dirigea le plus rapidement possible vers son bureau afin de pouvoir méditer et prévenir les autres. Il fallait que Jim soit informé de la Bérézina dans laquelle ils étaient plongés. Le chapitre se réduisait comme peau de chagrin : zadara, vander et khelag étaient victimes d'un syndrome d'ombre et l'étranger avait complètement disparu. Seuls Jim, Gest et lui étaient encore à même de mener le processus à son terme et sauver Scarn.

Il n'avait pas encore terminé sa préparation que l'on frappait à la porte et qu'on lui annonçait le suicide de Savrius et sa mise aux arrêts pour devoir d'enquête. Alors qu'il déambulait sous bonne escorte dans les rues ombrageuses de la cité de Mithril, il perçut un murmure presque inaudible susurrant : « Fais le vide Frère , Il te regarde en ce moment même ! ». Atrius failli défaillir et se maudit pour sa stupidité, ses pensées se bousculaient et au prix d'un effort de volonté terrible, il pensa aux leçons qu'il avait à dispenser demain et plus à la Porte d'Argent dont la localisation était compromise...

jeudi 27 août 2015

Le plus terrible des familiers

Ara Koska Tabir sentait que les jours à venir seraient pénibles. Elle devait annoncer la mort de l'un des chercheurs au Recteur et à la famille et devait sécuriser la zone de fouille afin d'être sûre que plus personne ne soit blessé.

En outre, elle se devait de passer en revue les consignes de sécurité avec l'ensemble du personnel de l'université lors d'un debriefing. Elle n'arrivait pas à croire que quelqu'un d'aussi expérimenté que Bermund ait pu lire à voix haute le contenu d'une tablette tout juste excavée. Pour peu, elle aurait pensé à un acte de sabotage mais le pauvre bougre avait payé le prix fort pour sa maladresse.

Elle prit quelques minutes pour rédiger le rapport destiné au Recteur Deando afin de détailler l'incident et justifier les fonds supplémentaires qui seraient nécessaire pour protéger le site. Elle eut bien plus de mal à écrire le courrier de condoléances. Bermund était pleinement responsable de l'infortune dont il était victime et il était heureux que seul lui ait souffert des conséquences de son acte. Bien entendu, la famille chercherait à comprendre, voire à trouver un autre responsable que le défunt. Il y aurait des questions, des problèmes, des retards...tout cela tourbillonnait dans l'esprit d'Ara et la tourmentait. Son frère manquait de temps ! L'artefact qui le maintenait en vie s'épuisait peu à peu et seule la technologie des Anciens pouvaient, peut-être, prolonger la durée de vie du plastron.

Alors que l'aube commençait à poindre à l'horizon elle parvint à s'extraire de la torpeur dans laquelle elle était tombée pour se remettre au travail. Elle choisit simplement d'opter pour la vérité tout en n'omettant pas de témoigner toute la compassion dont elle pouvait faire preuve en ce moment. Elle invita également la famille à venir la rencontrer ici même ou plus tard à Mithril afin qu'elle puisse leur expliquer l'incident et répondre à toutes leurs questions. Libérée d'un lourd poids, elle se remit au travail afin de chercher dans ses notes un indice permettant de trouver une solution au problème. Elle demanda à son adjoint de rencontrer au plus vite les responsables de la Légion écarlate afin de négocier un prix pour sécuriser les environs, ou, si les prix était trop élevé de chercher des aventuriers capables...

Elle ouvrit son grimoire, pleine d'espoir :




lundi 17 août 2015

La véritable question

Sando se préparait à amarrer son esquif sur le troisième ponton du côté tempête. Les six jours passés dans la Mer de Sang avaient filés comme jamais ! Ses filets étaient plein et il avait hâte de se rendre au Monitorat pour faire contrôler et peser ses prises. Alors que ses matelots l'aidaient à débarquer la précieuse pêche, il vit arriver "L'Amiral". Ce dernier claudiquait en s'approchant du ponton, tout en flattant les babines de son chat, perchés sur son épaule. Dru Melsh, L'Amiral, siffla avec admiration à la vue des caisses qui se remplissaient de poissons sur le quai : "Sembl'rait qu'mon conseil ait payé p'tit. Qu'ce bon vieil Amiral sait d'qu'est-ce qu'il s'agit quand on parl' poiscaille".

Sando acquiesa tout en venant à la rencontre de Melsh. Une sacrée énigme que ce vieux bougre : collectionneur de bric-à-brac issu de la mer et marchand de poisson, le vieil homme n'avait pas son pareil pour faire rêver les plus jeunes marins. A l'écouter raconter ses histoires parlant de pirateries, d'abordages, d'exploration, on aurait pu penser que l'homme avait passé sa vie en mer et pourtant, aucun des capitaines, mêmes parmi les plus âgés ne le connaissaient. Il avait été retrouvé à moitié mort par une patrouille, échoué sur blood point. Après que les paladins l'ait remis sur pied, il s'installa dans le quartier du port et acheta une petite échoppe avec l'argent qui avait été retrouvé par les paladins sur son corps...Une chance que ce soit une patrouille qui soit tombée sur lui en premier ! Avec le temps, sa collection de trophées marins était devenue l'une des mieux fournies de Mithril. En parallèle, il veillait à vendre les cargaisons que les pêcheurs ramenaient afin qu'ils n'aient pas à s'embêter avec le petit commerce alors que leurs navires avaient besoin de réparation et leurs hommes d'équipages de détente.

L'amiral avait en effet eu raison : les filets de Baselus avaient quelque chose de particulier. Même le Monitorat constatait année après année que les pêches issues des filets de Baselus ramenaient plus de poisson. C'est à croire que la vie aquatique s'offrait au filet plus que le filet ne le prenait au piège. Sando avait sollicité l'un des sorciers des mers servants sur l'un des autres navires auprès desquels mouillait son esquif afin de savoir si les filets étaient enchantés. Le sorcier ne pris même pas la peine d'en appeler à l'occulte et lui expliqua qu'un résidu de magie baignait les filets sans que ceux-ci ne soient clairement magiques.


Baselus se rejouissait ! Il avait épuisé ses derniers filets et il allait pouvoir partir en mer. Les pauvres du quartier savaient qu'à son retour, il reviendrait avec de nouveaux filets lourdement chargés et qu'il offrirait ses prises à tous les nécessiteux du Côté tempête. Baselus avait tout préparé pour son départ et avait même réussi à se procurer du café auprès du détestable Varaeth. Qui était encore bien plus invivable depuis que sa dernière cargaison en provenance de la lointaine Termana avait été dérobée dans les entrepôts qu'il louait aux Asuras. Les prix pratiqués par l'importateur avait flambés et le pauvre Baselus avait déboursé le tier de son bénéfice pour acquérir une livre du précieux grain. Mais le bonheur d'Al Hadja n'avait pas de prix à ses yeux. Elle lui avait si souvent parlé du breuvage que les Efreets vendaient dans le grand bazaar de leur Cité D'Airain et qu'ils exportaient dans les trois autres Citadelles... Ah ! rien n'était trop beau pour son étoile de Mer, aussi lorsqu'il appris qu'un marchand de Mithril vendait les grains permettant de préparer ce fameux breuvage, il n'hésita pas une seconde à dépenser sans compter. Il aurait tout fait pour Elle ; Elle qui se languissait de son peuple, elle qui était seule et prisonnière des Terres Balafrées alors que les siens étaient enfermés dans leurs Citadelles.

Baselus remercia son "Kismet" d'avoir poussé dans ses filets son aimée...Il y avait quelques années déjà. Malheureusement, il souffrait de ne pouvoir vivre avec elle. Aussi tolérant fussent-ils, aucun représentant de Corean n'accepterait qu'une Marid  vive à proximité de sa Cité. Ils ne verraient en elle que le souvenir, le danger qu'elle représentait. Et pourtant, n'étant pas noble, comme elle le lui avait expliqué, elle n'avait aucune possibilité d'ouvrir les portes des Citadelles, ce qui la condamnait à une existence solitaire parmi les conquérants ayant balayés les siens. Au premier regard, il était tombé sous son charme ainsi avait-il lâché prise dès qu'il eut constaté la teneur de sa pêche. Plutôt que de fuir, elle avait observée incrédule le pêcheur, hésitant entre le réduire au silence pour ne pas être découverte ou de lui parler afin de déterminer si c'était bien la bonté qui avait guidé son geste. Ils ne se voyaient pas assez à leur goût mais passaient régulièrement des moments de qualité, ensemble. Elle était le secret qui se cachait derrière la "magie" des filets de Baselus.


Zadara
Grâce aux visions que lui faisait parvenir Valir le Faible, Vander savait exactement où et comment trouver le Gardien des âges. Ce dernier, depuis le repli orchestré par l'Uthriarch, se devait de préparer le retour de ses maîtres. Par l'entremise de ses agents, le Gardien récoltait de nombreuses informations, souvent inutiles mais parfois terriblement pertinentes qui serviraient la cause. Bien que Vander soutenait le plan initial, Zadara restait totalement opposée à l'idée d'occire l'amoureux pour pousser la fille de Denev à leur ouvrir un passage entre vers le plan élémentaire. Elle préférait convaincre la Marid de les mener là-bas puis de la laisser repartir vers la Mer de sang afin qu'elle puisse jouir de son bonheur avec son aimé. Zadara était certaine que la fille de Denev accepterait si cela permettait de garder son aimé auprès d'elle et de le préserver du sort qui allait s'abattre sur les races divines des terres balafrées. Si elle comprenait que, de gré ou de force, les Sceaux de Chardun seraient effacés, elle choisirait à coup sûr l'option qui lui offrirait une chance de vivre pour toujours avec son aimé. Elle était incapable d'ouvrir les portes ou d'altérer les Sceaux mais eux le pouvaient ! Ainsi, la Marid et son aimé pourraient peut être même se réfugier dans l'antique Citadelle de Perle et couler des jours heureux, loin de la guerre, loin de Scarn.
Zadara aurait aimer qu'on lui offre une telle chance...


Pendant que Vander et Zadara oeuvraient à l'effacement des quatre Sceaux, Khelag se préparait  pour le véritable enjeu. Il lui revenait de pénétrer au sein de la Cité d'Airain afin d'y récupérer la clé. Le Gardien des âges, avant que les Chevaliers ne se séparent, lui avait offert les moyens de mener sa mission à bien. La diversion que Zadara et Vander allaient créer lui laisserait le temps de fouiller la Citadelle des Efreets. Resterait ensuite à s'en prendre au cinquième Sceau mais cela, c'était une autre histoire...




samedi 8 août 2015

L'épreuve du Pénitent

Le périple de Lindoros touchait à sa fin : là-bas, à l'horizon, se dressait le modeste rempart de Sobidaal. Il avait mis à profit la route séparant Mithril de l'avant poste pour réfléchir à sa nouvelle condition et aux récents évènements ayant précipités son éveil.

Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Comment avait-il pu croire que ses méthodes porteraient plus de résultats que celles du Conseil dans son ensemble ? Comment avait-il pu penser que la déstabilisation politique de la Pieuse Cité apporterait le moindre bien ?

L'orgueil. Son orgueil, l'avait presque mené à sa perte ! Ce défaut béant dans sa cuirasse l'avait placé entre les mains du clergé de Belsameth. Alors qu'il se croyait être le marionnettiste, il n'était que le pantin de plus fin que lui. Il ne voulait pourtant que le bien de la Cité : reprendre le Protectorat du Nord, mener les armées au nom de Corean purger les plaines de Lède des Titanides qui la souillaient...

C'est durant la traversée reliant Mithril à Argrin qu'il réalisa l'ampleur de folie et de son égarement. Il ne put s'empêcher de se demander par quel miracle Corean continuait à lui accorder ses faveurs et comment Emily avait pu montrer assez de compassion pour ne pas l'excommunier séance tenante. Lindoros avait tout du félon : les méthodes, les objectifs, la brutalité,...Et pourtant, Corean et son plus haut représentant, plutôt que de le chasser ou pire, avaient choisi de le mettre à l'épreuve.

Lors de son expiation, Emily avait dissipé ses questions en employant la parabole de Permenthès de manière bien particulière : En tant qu'évêque, Lindoros connaissait l'histoire du jeune paladin Permenthès dont la fierté aveugle l'avait conduit à opprimer les gens du peuple afin qu'ils élèvent un temple à la gloire du Vengeur. Trouvant ses méthodes déplacées, Corean confronta le jeune paladin en se déguisant en vieillard. Insensible à la faible condition de l'ainé, le Paladin le rabroua et l'enjoint à rejoindre les autres travailleurs occupés à lever le Fanal. 

Permenthès
Corean alors se dévoila à son chevalier et lui retira ses atours divins ! Plaidant miséricorde, Permenthès demanda à continuer de servir et se dit prêt à tout pour se racheter. Le Vengeur transforma alors le jeune bravache en destrier destiné à servir les paladins méritant et à engendrer une lignée de destrier sacré. Le jeune s'acquitta de sa tâche avec mérite et resta humble tout au long de sa servitude. Il périt de la manière la plus noble qui soit, en menant à bon port des paysans victimes de la Guerre Divine et en s'offrant à eux pour qu'ils puissent se nourrir. Corean perçut alors les prières de ces gens et répondit favorablement à leur demande : de pardonner à Permenthès. Corean proposa alors au repenti de rejoindre ses chevaliers et de défendre les Cieux de son Royaume. Permenthès refusa en demandant à continuer de servir comme il l'avait fait durant son expiation. Corean en fit alors sa propre monture. 

Derigesh demanda alors à Lindoros de lui livrer la ou les morales de cette histoire. La question était grotesque tant la réponse était évidente et Lindoros pensait voir où voulait en venir son confesseur tant le pêché de Permenthès et le sien se ressemblait. Alors qu'il livrait ses impressions, comme il l'avait déjà fait tant de fois auprès des jeunes acolytes et paladins du temple, Emily lui sourit doucement et le coupa au milieu de sa diatribe par ces quelques mots : "Il aura fallu les pêchés d'un homme et les prières de quelques autres pour aider Corean à affiner sa compréhension de la compassion". Lindoros resta choqué par cette pique presque hérétique. Pourtant Emily surenchérit : "Lors du sacrifice de Permenthès, Corean n'avait aucune intention de lui pardonner, seule la punition importait, afin que le autres paladins ne reproduisent pas la même erreur. Corean, à l'époque, ne s'était pas autant rapproché de Madriel. D'ailleurs, ajouta le vieil homme, l'Ordre de la Flamme, commun à la Rédemptrice et au Vengeur marque ce tournant majeur dans l'évolution de Corean.

Lindoros n'avait cessé de pondérer cette information, de la retourner et de la mesurer durant toute la traversée. Corean et Derigesh avait placé leur foi en lui en lui confiant le Notariat de Sobidaal. Ils lui offraient une chance d'effectivement œuvrer à la restauration du Protectorat du Nord et, mieux encore, de constater par lui même des conditions réelles et des mesures mises en place là-bas. Le prêtre pénitent était terrifié à l'idée de l'accueil qui serait le sien dans l'avant poste. Certains acolytes avaient été formés par lui et il serait reconnu à coup sûr. Il avait eu la critique si facile durant ces séminaires destinés aux acolytes. Là, il s'agissait de passer de la déconstruction à la création, au concret. 

La situation que Derigesh lui avait détaillé semblait complexe : le précédent notaire, Frère Khelag, avait été touché au plus profond de sa foi par un mal ancien. Ce dernier abritait sous son toit deux abominations dont une qui avait été confiée au temple, un jeune "monstre" et l'autre, avait été occise par les émissaires de l'université de Mithril. Le Pénitent prit la résolution de ne pas juger trop rapidement qui que ce soit et de garder à l'esprit empathie et compassion. Ces gens avaient vécu des moments difficiles et avaient été exposé à la Malfaisance des Slaréciens.

A son arrivée à Sobidaal, son appréhension fut dissipée presque immédiatement. Le lieutenant Melval semblait guetter son arrivée avec fébrilité et le conduisit quasiment au pas de course au capitaine Arn, dirigeant l'avant poste. Le militaire, bien que vigoureux semblait exténué et très nerveux.
- "Mon vieux", l'apostropha-t-il d'un air familier, "vous tombez à pic ! Non pas que les affaires notariales s’amoncèlent, ça, finalement on s'en moque. Vous arrivez juste à temps pour nous aider à contrer plusieurs tranchées de Vengaurak qui s'étendent au nord de notre position. Ah et tant que vous y êtes, votre éminence, c'est ça ? Vous êtes officiellement la plus haute autorité du Culte en ce lieu...Nos clercs, ainsi que la responsable de l'hôpital se sont fait la belle en emmenant leur comparse illuminé ! A part une poignée d'acolytes, il ne reste rien du contingent de Corean. Pour le nettoyage du temple, qu'ils ont salopés avant de filer, vous verrez cela plus tard".

Lindoros resta interdit quelques longues secondes... A la surprise de son interlocuteur, un demi sourire, ne cessant de s'élargir se dessinait sur son visage. "Parfait ! Laissez moi juste le temps d'instruire la poignée d'acolytes sur mon arrivée et de les envoyer là où ils seront les plus utiles". Lindoros profita de la nuit pour rencontrer ses ouailles démotivées et abattues par la défection des seniors. Il ne ferma pas l’œil afin de mesurer l'éventail de compétences à sa disposition. Par chance, il avait participé personnellement à la formation de deux des six acolytes qu'il attribua au dispensaire médical. Il donna ensuite des instructions au quatre autres afin qu'ils puissent remettre de l'ordre dans le temple et dans l'étude tout en veillant à renforcer les deux premiers si cela était nécessaire. L'ampleur de la tâche était grande, tant la désacralisation du temple avait été profonde. Il avisa l'un des jeunes clercs de notifier l'ensemble des faits, écritures et "pictogrammes" avant de remettre les lieux en l'état afin que d'éventuelles informations d'importance ne se perdent. Lindoros consacrerait l'endroit à nouveau lors de son retour. Il s'étonna de ne pas voir sous la garde du temple le jeune titanide qui avait été découvert chez l'ancien notaire et appris que ledit notaire avait emmené "l'enfant" avec lui lors de son départ.

Le Pénitent savait que son épreuve ne faisait que commencer.

jeudi 2 juillet 2015

La Porte d'argent

Alom
Il allait bientôt faire nuit sur Scarn. Les plus jeunes Visiteurs étaient déjà arrivés mais la majeure partie des Voyageurs se faisaient attendre, comme tous les soirs. Alom et les siens, comme chaque nuit, avaient pour mission d'accueillir les Voyageurs astraux venus de Scarn afin de les laisser enrichir le Plan. Et comme chaque nuit, les Voyageurs se manifestaient alors que, là-bas, la lune Merketh caressaient Scarn de ses rayons.

Alom et les siens, faisaient partie des Terres des Rêves. Erias, lors de son arrivée, les avaient éveillés et leurs avaient confiés la mission de tenir les Voyageurs à l'écart de la Porte d'Argent. Nul Voyageurs ne devait s'en approcher et jamais il ne fallait qu'elle s'ouvre. La parole d'Erias suffisait à Alom et les siens. Ainsi, chaque nuit, alors que les Voyageurs allaient et venaient dans cette partie du Plan Astral, Alom et les siens se faisaient tantôt torride, emmenant les Voyageurs au loin, tantôt terrible, effrayant les plus aventureux des Visiteurs, tantôt étrange, semant la confusion dans l'esprit du Voyageur.

Parfois, Ce qui se trouve derrière la Porte semble tester sa solidité et ainsi, on entendait les coups de butoir de Cela résonner dans la totalité du territoire.

Torride, terrible ou étrange ?
Certains Voyageurs avaient pour habitude de venir fréquemment à la Porte. Alom les appelaient les piliers en référence aux clients habitués des tavernes de Scarn. Certains piliers étaient plus sensibles aux rêves torrides et ils suffisaient pour les éloigner d'exalter leurs sens tout en puisant l'inspiration dans leurs fantasmes. Ces piliers étaient de loin les plus simple à égarer dans les Terres. L'inspiration terrible tenait ceci de commun avec la torride qu'il convenait de chercher dans les peurs les plus profondes du piliers ce qui parviendrait à l'éloigner et à le distraire afin qu'il n'aperçoive pas la Porte. Torride et Terrible étaient donc très personnelle pour le Pilier et, de manière amusante, très anodine pour d'autres Voyageurs. La stratégie favorite d'Alom était toutefois l'inspiration étrange. Celle-ci était non pas issue du Voyageur mais bien directement du Spectre Onirique. En entrant en phase avec le Plan, le spectre parvenait à dépasser sa condition et à s'ouvrir à une inspiration quasi divine...ou étrangère, difficile de la dire !


Récemment, Alom et les siens avaient créés des songes véritablement particuliers et certains piliers semblaient régulièrement être frappés par des visions similaires. Au début, Alom pensait que cela était dû à la paresse de ses congénères. Pour quoi changer un rêve qui fonctionne ? Mais peu à peu, il était gagné par la conviction que certains piliers avaient une certaine influence sur l'étrange : une certaine obstination à déguster du vin...ou encore la récurrence d'un même cadre, une pièce d'apparence banale,...

Et très récemment plusieurs piliers avaient complètement aperçu la Porte d'Argent. Heureusement, le réveil impromptu des piliers avait sauvé l'affaire ! Peut être faudrait-il éviter le songe de la partie de cartes dans la roulotte ?

samedi 23 mai 2015

Une de perdue, Dix de retrouvées (et le reste !)

Lothar plongea sa rapière dans la gorge du Prêtre déchu avant de se replier avec les autres compagnons. La vision de Levin se brouilla alors que la vie le quittait un peu plus à chaque battement de son coeur, précipitant toujours plus de vie hors de son corps. Son Calice se vidait et Levin eut la pensée amère du destin qui attendait son âme.

La porte des Misérables, puis les terres de sa Déesse...

L'Ange Silencieuse
Peu éclairé sur la réalité des mécanismes qui vidaient peu à peu Scarn de sa substance, l’âme de celui qui fut Levin fut emportée par l'Ange Silencieuse et amenée au Trône de Nemorga. Le gardien des âmes dévoué à Belsameth fulminait de ne pouvoir directement porter le traitre vers la Porte des Misérables mais le Souverain Gris l'avait expressément interdit et avait envoyé son propre Ange pour s'assurer de la bonne tenue de la question.

L'âme de Celui qui fut Levin était bien promise à Belsameth mais le fait d'avoir détourné l'âme de Mirth Thassel constituait une violation du Pacte que Nemorga entendait corriger. Ladite âme ayant échappée à son destin lorsque le Géant Lunaire s'était retourné contre l'Ange de Pestillence, il restait donc un vide à combler envers la puissance qui avait été flouée.

Le gardien des âmes, impuissant, laissa entendre toute la frustration et la colère de sa Maîtresse mais rien n'y fit : Le Souverain Gris avait prit sa décision et l'âme de Celui qui fut  Levin fut envoyée séance tenante à Dier Myrstate.

Alors qu'elle fut emportée par l'Ange silencieuse, l'âme entendit la voix de Nemorga résonner : "A toi de considérer quoi faire et de réviser tes choix. Sache qu'il n'y a aucune sympathie dans mon acte, seule la justice et l'équité guident mes choix. Je crois toutefois que tu disposes d'une opportunité unique de changer. Non pas qu'il le faille ou que cela soit mieux...Mais j'apprécie de croire que tu m'épargneras peut être l'infamie d'avoir à traiter le cas du Maître de Dier Myrstate."

Le Souverain Gris se surpris à sourire en pensant aux nombreuses taches constellant les pages du Tome puis résolument, il tourna son attention sur le flot d'âmes venant de Mithril. Il convenait de distribuer ces âmes de la manière la plus juste qui soit et là, Belsameth recevrait la part qui lui revenait de droit.

Being Levin (Malkovich)

Les machinations de Levin sont nombreuses et très diversifiées :
Sa première action d'éclat à Mithril, il y a cinq ans, fut l'assassinat du haut prêtre d'Hedrada stationné à Mithril. Depuis, il s'est attaché à avancer la cause du Pentagone de par sa relation privilégiée avec Dartan. Ce dernier et lui ont plusieurs fois abordé la prise de la ville et Levin est celui qui suggéra à Dartan d'employer Lindoros afin de déstabiliser le régime de Derigesh.

Il fut celui qui permit à L'Archiviste de se faufiler à Bourok Torn. Sa mission consistait à organiser un "convoi humanitaire" partant de Mithril afin d'envoyer des fournitures à la citadelle naine assiégée. Afin de brouiller les pistes, La Maison Soleil Levant proposa une union complète avec les Maisons Asuras et Faucon de Sang. Ces dernières furent bien en peine de refuser...Et ainsi, le ver fut introduit dans le fruit. Levin ignore l'identité de L'Archiviste, l'un des plus fameux assassins du culte des Anciens, à la solde de Belsameth.    

Il eu aussi à fournir un support logistique important sur HollowFaust. En effet, la Grande Prêtresse Maliyet était occupée à rassembler des terriers entiers de goblins de charbon et ne pouvait se permettre de laisser les créatures "limitées" se charger de leur logistique. Elle devait donc prendre les choses en main mais pour ne pas attirer l'attention, sollicita l'aide de Levin et de son parefeu, la Maison marchande Soleil Levant. Les affaires de la Maison s'étendirent à Hollowfaust mais à l'insu des trois propriétaires de la Maison, une partie des fournitures servait à soutenir les projets de Maliyet.

Récemment, Levin s'était attaché à la corruption du Gardien des chapelles Kalivas, chargé d'entretenir les autels de Chardun, Vangal et Belsameth. La charge pesant de plus en plus lourd sur les épaules du prêtre de Corean, offrait des ouvertures que Levin n'avaient pas eu le temps de conclure...

Levin, en coordination avec Dartan cherchait également un angle afin de mettre à profit la relation naissante entre la Commandeur de la Porte Ouest (Otharia Mastrianus) et l'officier des vigilants Maxar.