mardi 9 septembre 2014

L'ombre du Traître

Sous la menace des bandes d’orgueilleux, les gens de Maridon commencent à se préparer pour une attaque. Le Capitaine Peles, privé des forces du temple de Corean, organise ses défenses autour des deux portes fortifiées au nord et au sud de l'avant poste.

La porte septentrionale étant la plus exposée aux plaines, le capitaine choisi d'y placer son nouvel atout, Monseigneur Chiruli. Thibald devra opérer sur la porte sud. Se réunissant de manière régulière au mess afin de superviser la préparation, les aventuriers apprennent que les Orgueilleux font souvent usage d'animaux sauvages nommés des Corne-muscs. Véritables béhémoth capable de défoncer les portes, craint pour leur musc caustique capable de corroder le métal. Des fosses sont prévues à leur attention aux deux portes afin de les empêcher de pouvoir charger ouvertement les portes. Ces fosses sont garnies d'huiles inflammables.

En outre, les murailles ouest et est sont dotées de piques taillées à la hâte par les miliciens. L'ensemble de la population collaborent à l'effort de défense et les artisans ainsi que les proches des soldats du fort préparent baumes, onguent, bandages, torches, flèches,...Au fur et à mesure que la journée passe, les aventuriers constatent la montée en popularité de Chiruli.

Leur visite à la porte nord fini de les convaincre du côté surnaturel du charisme du prêtre alors qu'il tombe sur une foule totalement acquise à son "idole" et déjà ivre de victoire alors qu'aucun combat n'a encore commencé. C'est là qu'ils apprennent que le prêtre compte passer au temple pour y faire ses prières avant de s'installer dans une auberge de la ville.

Les aventuriers, craignant qu'une personne avec un tel aplomb ne soit une menace pour les convalescent du temple, décident de l'y précéder afin de s'assurer qu'aucune manœuvre ne puisse être tentée par l'homme. sur place, ils constatent que l'un des chevaliers d'acier, Sire Obregon est décidé à quitter le temple afin de participer aux préparatifs et veilleur sur ses armes de sièges et fait tout pour se soustraire à la vigilance des ses pairs...heureusement sans succès.

La visite tant redoutée se déroule sans heurt. L'intéressé passe sobrement prier au temple sans spécialement chercher à se mêler aux convalescents. Le soir même, les aventuriers font le point sur la situation et retrouve Rutter à l'auberge. Les personnes installées parlent régulièrement de la nouvelle coqueluche de la Ville sans que cela ne soit trop envahissant. Apprenant ce qui s'est passé, Rutter garde un profil bas et préfère éviter tout contact avec le prêtre. Les aventuriers espérait pouvoir vérifier si les "gemmes" étaient bien la cause de ce qui les soustrayait à l'emprise de Chiruli et le refus de Rutter met un terme à leurs espoirs d'éclaircissements sur la théorie.

Pendant ce temps, à Mithril, Lemses Behjur prenait son repas en compagnie des autres vigilant de quart ce soir là. Malgré sa fonction, il préférait dîner avec ces hommes dans l'une des tours de la forteresse protégeant Mithril plutôt que dans la salle à manger de la commanderie. Les hommes plaisantaient sur les dernières rumeurs venant du côté Tempête de la ville parlant d'un bouc, ou d'une espèce de chèvre dotée de parole qui surprenait les gens à leur réveil en les harcelant de question sans  queue ni tête. Bien entendu aucune trace d'effraction chez les victimes ni aucun signe ne laissant présager qu'un quadrupède capable d'ouvrir portes et fenêtres et de mener la Question se promenait en ville. La détente fut interrompue par l'arrivée de l'un des fauconniers de la commanderie.

Comprenant d'un regard que la situation requérait sa présence, Lemses pris congé de ses hommes afin de suivre le fauconnier et apprit sur le chemin sur l'avant poste de Maridon demandait de l'aide. Ces derniers craignaient une attaque d’Orgueilleux et suite à l'infection magique qui avaient frappé l'avant poste n'étaient pas en mesure de mobiliser toutes leurs forces. Vu l'urgence de la situation, il convenait d'employer des moyens particuliers et surtout, rapides ! Il faudrait donc solliciter Skallos et le convaincre de se porter en première ligne et cela risquait d'être difficile...Le mage prenait de plus en plus de liberté par rapport à son contrat avec l'ordre Behjurien. Sa production ne cessait de diminuer et il passait plus de temps dans les bar et à la couche d'argent que dans son atelier. Lemses avait déjà abordé le sujet avec le supérieur direct de Skallus, également responsable de la surveillance des risques liés à la Mer de Sang et avait appris que le problème que rencontrait le mage n'était pas une simple passade ou une lubie.

L'envoyer là bas, au feu, serait probablement une bonne "thérapie" mais il était imprudent de l'envoyer seul. Lui confier une responsabilité et une aide de camp le forcerait à montrer son meilleur jour. Restait à trouver un magicien qui accepterait de se rendre sur place malgré le danger et tout cela en un temps record. Lemses songea brièvement à solliciter la Guilde des Ombres mais lui vint soudain l'idée de passer plutôt par l'Université de la Ville. Elle avait récemment envoyé un groupe d'investigateurs pour mettre un terme à l'épidémie de Glossolalia et elle serait peut être intéressée par l'opportunité d'envoyer quelqu'un directement à Maridon, maintenant que le sceau du secret qu'elle avait placé sur le "convoi" n'était plus de rigueur. Lemses se rendit donc à l'Université pour solliciter l'aide du Recteur Deando. Ce dernier accepta d'emblée l'idée et fit convoquer directement l'un des professeurs enseignant la géographie. L'un des préparateurs amena directement le Professeur Ysfael, qui à la surprise de Lemses, était un elfe abandonné. Impassible, Lemses s’immisça directement dans la conversation que menait le recteur, présentant la mission à son professeur.

 Il l'emmena vers le fort tout en lui détaillant sa double mission : assister Skallus tout en veillant à ce que celui-ci ne tombe pas dans ses travers et ses vices. Menant l'Elfe au travers de son bastion, Lemses le guida jusqu'au 4eme étage, dans l'atelier de Skallus. Surprenant ce dernier en train de cuver son vin, affalé sur sa couche, submergé par une kyrielle de matériaux, ouvrages, schémas. L'ensemble de la pièce tenait plus du laboratoire récemment pillé de Gest Ganest que d'un atelier pleinement
Skallus
opérationnel niché au cœur de la cité de Corean. Empoignant à la hâte une potion, Skallus la  bu goulument en un instant, son regard parut moins hagard. Lemses, d'emblée annonce à l'homme qu'il doit partir sur le terrain pour acheminer de l'armement à l'avant poste de Maridon. Ces derniers essuient une offensive d'ampleur menée par les tribus d’orgueilleux des Plaines. En outre, un professeur de l'Université l'accompagnera sur place afin d'assurer la liaison avec le groupe d'investigateur ayant été dépêché sur place tout en le suppléant sur toute question magique sur place...ils seront probablement les seuls lanceurs de sorts valide sur place. Lemses leur laisse environ une heure pour se préparer et les invite à se rendre en salle d'isolement. Là bas, Skallus et Ysfael y rencontre un troisième larron, l'un des hommes de Lemses, qui leur servira d'éclaireur sur place. Trois lourdes caisses contenant des carreaux de baliste enchantés sont prêt dans la pièces. Une fois seuls dans la pièce, Skallus téléporte l'ensemble des personnes et les caisses vers le protectorat du Nord.

Le trio reprend ses esprits dans une salle assez similaire à celle qu'ils viennent de quitter. Skallus se dirige vers la porte et opère le heurtoir. Immédiatement, le carte en faction de l'autre côté regarde par le judas puis ouvre la porte et leur propose de patienter quelques instants, "le temps de mettre la main sur le capitaine". Le capitaine se présente un peu plus tard accompagné des investigateurs de l'université et une fois les salutations d'usage exécutées, les soldats commencent à récupérer le matériel amené par magie. Pendant ce temps, le groupe découvre avec stupeur que l'un des derniers arrivant, un professeur de l'Université, dispose de la même aura caractéristique qu'eux.

Ysfael fut également surpris de constaté que ses "collègues" de l'université qui brillaient par leur banalité à leur dernière rencontre arboraient maintenant les mêmes singularités au niveau de leurs "auras thaumaturgiques". Ne laissant rien transparaître de leurs questionnements, les aventuriers furent menés au dehors par le capitaine. Sur le chemin les menant vers l'extérieur, le capitaine abordait les futurs éléments de stratégies qui guideraient la défense de la ville et il envisageait d'affecter Skallus à la porte sud afin d'équilibrer les forces. Ysfael ferait donc équipe avec Monseigneur Chiruli à la porte nord. Une fois dehors, le groupe se sépare naturellement afin d'inspecter les défenses de la ville. Les membres de l'université retrouve Thibald à la porte sud et en profitent pour s'isoler et aborder leur nouvelle étonnante similitude. La discussion initialement prudente devient de plus en plus franche et les protagonistes distinguent plusieurs similitudes à leurs vécus. Toutefois, le regard qu'ils ont sur la question est fort différent, notamment sur le côté dangereux ce cette connaissance qui ne semble pas inquiéter l'elfe. En outre, le "donneur" de l'Elfe n'a pas l'air de présenter les trois caractéristiques énoncées par Rutter puisqu'il s'agit d'une créature de pierre. Le groupe insiste pour que l'Elfe reste discret sur leur condition et l'invite à faire profil bas.

Durant la discussion, le groupe évoque l'affaire Chiruli et la particulière sensation qu'ils ressentent en sa présence. Rutter ayant refusé de se prêter au test, ils proposent l'idée à Ysfael. Ce dernier, entendant parler des talents d'orateurs du prêtre énonce ses craintes concernant Skallus et son assuétude...Cela les décident à se diriger vers la porte nord afin de protéger Skallus de l'influence de l'homme et de vérifier leur théorie. En arrivant sur place, les aventuriers trouvent les hommes occupés à monter la baliste sur la tour de la porte. Celle-ci n'étant pas assez solide, le magicien l'a renforcée avec de la terre excavée magiquement, sous les directives du prêtre. Les aventuriers entendent Chiruli vanter les possibilités offensives de cette modification et Skallus renchérir qu'avec l'aide d'un disque flottant il pourrait manœuvrer l'arme de siège. L'idée semble être passable de prime abord mais très rapidement, les envoyés de l'Université comprennent que ce mouvement est une erreur, voir un acte de sabotage. La baliste risque d'être trop lourde pour la construction et de surcroit, Skallus serait monopolisé par le maintient du disque au lieu d'employer ses sortilèges. Lorsqu'ils tentent de convaincre le capitaine et communiquent leur doute, Chiruli balayent leurs arguments en quelques tirades. Les aventuriers parviennent toutefois à persuader Peles de consulter les chevaliers d'acier restés au temple de Corean, laissant Skallus sous l'emprise de Chiruli. Le premier semble suffisamment occupé par le prêtre pour ne pas succomber à ses démons.

Une fois arrivé au temple, les héros exposent leur doutes, confirmés par le Sire De Bronis ! Ce dernier ajoute que la tour supportera le poids un certains temps mais qu'insidieusement, l'absence de fondation risque de la faire s'écrouler plus tard. En outre, les carreaux explosifs importés de Mithril risque en étant exposé en haut d'être touché et le moindre choc pourrait les faire détoner prématurément. Ces éléments indiquent clairement un sabotage insidieux mis en œuvre par le prêtre de Madriel. Conscient des enjeux, les aventuriers décident de révéler leur main et d'exprimer leurs doutes sur les intentions de Chiruli mais surtout, ils attirent l'attention du capitaine et des officiels du temple sur la capacité de cet homme à manipuler les foules. Bien que logique et bien construit, leur argumentaire n'a pas l'air de convaincre totalement Peles ; en effet, basé uniquement sur une vision que seul eux...et l'Elfe avait expérimenté. Ce cernier avait en effet été frappé par l'exacte même vision lors de sa rencontre avec le prêtre. Les aventuriers proposent donc de se livrer à un test et d'envoyer les chevaliers communiquer leur conclusions sur la question et de constater comment le prêtre risquait de les "retourner". Craignant pour leurs intégrité spirituelle, le Commandeur Alden, coincé au temple avec ses forces s'y oppose. Le capitaine, proposera alors de se rendre là-bas avec les aventuriers afin d'en faire l'expérience. ayant pleine confiance en l'expertise des chevaliers d'aciers que la question, il remarquera directement toute influence.

Flokki, Elladan et Peles se mettent donc en marche vers la porte nord afin de tirer tout cela au clair. Ils constatent avec effroi que l'édifice avance à grands pas. Interpellant Chiruli sur la question, ce dernier prend acte de l'avis et y ajoute directement un oui mais qui sera promptement interrompu à la surprise générale par un coup de pied foudroyant de la part de Flokki dirigé à la gorge de son adversaire visant à l'étourdir pour lui clore le bec. L'ensemble de la place reste médusé par l'acte du moine qui, profita de l'hébétude générale ré enchaine une manœuvre tout aussi violente percutant le prêtre de plein fouet. Pendant ce temps, Elladan parvient à canaliser la foule et à éviter le début d'une émeute visant à protéger l'atout de la ville dans la défense contre les orgueilleux. Malgré les deux coups, Chiruli semble avoir conservé toute sa superbe et ordonne d'abord aux moines de cesser ses attaques. Constatant que ses injonctions sont ignorées, il demande au capitaine de mettre ce forcené aux arrêts immédiatement. Peles, s'exécute séance tenante sans que Flokki ne manifeste la moindre résistance.

Alors que le groupe, sous haute escorte quitte la scène, Chiruli se remet au travail sans plus porter attention aux groupes. En quelques instants, tous les Maridoniens se remettent à préparer la défense sous les encouragements du prêtre. A mi-chemin de la prison, Peles aboie sèchement aux gardes de relâcher le moine, à la surprise des gardes qui marques malgré tout un instant d'hésitation. Entre deux eaux, les aventuriers le sondent du regard et ce dernier murmure dans sa barbe qu'aucun homme n'endurerait sans sourciller une telle agression et qu'en plus,  un simple oui mais avait suffit à faire vaciller sa conviction et sa confiance envers les chevaliers du temple. Une fois de retour au temple, la lumière étant enfin faites sur la question, les aventuriers et les autorités du bastion commençait à deviser d'une solution pour mettre l'homme hors course. De nombreuses idées fusent de part et d'autres jusqu'à ce que Lothar, propose d'infiltrer l'auberge du prêtre afin d'empoisonner sa nourriture. Ensuite, une fois dûment bâillonné il pourrait être mis au ballon. L'ensemble des acteurs s'entendent sur ce plan et Lothar se charge de récolter les drogues nécessaire à la mise en œuvre du piège. Après avoir assis sa légitimité auprès de l'aubergiste, qui a réservé son établissement au prêtre, Lothar s'emploie à préparer le traquenard alors que le reste de la troupe se place à proximité de l'auberge pour cueillir Chiruli lorsque le poison aura fait son effet.

L'aubergiste accueille le prêtre à son retour avec les honneur du héro de retour du champ d'honneur. Le festin réservé à Chiruli et ses deux gardes du corps est impressionnant. Dissimulé dans les cuisines, Lothar remarque que les deux hommes de main font très largement honneur  au repas alors que Chiruli semble à peine toucher la nourriture. Après avoir prévenu les autres de la mauvaise tournure que prenait les évènements et s'être assuré de leur couverture, Lothar tente de forcer les choses en se risquant dans la salle et en proposant au prêtre une accompagnement de vin particulièrement gouleyant. Le prêtre accepte avec son air affable mais Lothar sent la tension qui se manifeste dans la pièce au moment où les deux sous fifres s'écroulent sous les effets du poison. Une dague caché dans la main de maintenant la bouteille, Lothar se rapproche afin de servir l'invité de l'auberge. Chiruli lui propose alors de se joindre à lui pour le repas et l'enjoint à s'installer. La tension atteint son pinacle au moment de l'irruption des autres aventuriers, de Peles et de plusieurs gardes. Elladan, étant le plus prompt, se positionne de telle sorte à pouvoir décocher à la moindre tentative de magie alors que Flokki fonce sur le prêtre. Lothar se jette de côté afin de préparer une attaque de biais et de laisser du champ au moine qui darde son épée sur l'homme. Les protections magiques qu'ils portent ralentissent fortement l'élan de l'épéiste qui rate d'un cheveux sa cible. Chiruli tente alors d'entamer une incantation et tous restent les yeux vissés sur la flèche que décoche Elladan en réaction. Celle-ci fend l'air en un instant et se fiche droit dans l’œil de sa cible.

Tous pensent que le trait vient de faire tourner court l'affrontement en faveur des aventuriers mais constatent avec effroi l'absence totale de cri ou d'émotion autre que la colère sur le visage défiguré de "l'homme". Pas le moins du monde déstabilisé par l'impact meurtrier, Monseigneur Chiruli malgré sa colère parvient à contrôler sa Parole sacrée et  ne prononce qu'en murmurant : "Madriel". La puissante magie se déchaine dans l'auberge réduisant à l'impuissance l'ensemble des combattants. Seul le capitaine Peles semble avoir réussi à résister à l'engourdissement paralytique qui les frappe et tente en titubant de se rapprocher de Chiruli. Le prêtre sans prendre la peine de déficher la flèche applaudit des deux mains et congratule l'assistance. Se levant, il balaye d'une incantation le guerrier qui s'écroule immédiatement mais semble miraculeusement toujours en vie puis commence à soliloquer tel le professeur faisant la leçon à sa classe sans réellement s'intéresser à eux. La colère déforme ses traits et fait vibrer sa voix : "Vous venez de condamner l'avant poste de Maridon ! J'avais de grands projets pour vous, pour vous tous ! Je dois maintenant me résoudre à vous laisser aux mains de mes associés et du Sans Mort. Le Seigneur Crocs Noirs est déjà en route...". Le prêtre entame alors une dernière incantation l'amenant à disparaitre sans laisser de trace et laissant les uns et les autres abasourdis mais heureux. Ils sont vivant et depuis le départ du dévot, un poids en moins semble peser sur Maridon. L'ombre du traître n’obscurcit plus les cieux de l'avant poste.

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