Secrets de famille

Vander

Le lendemain matin, au lever, Flokki et Thibald, ayant dormi au temple reçoivent de la part d'un acolyte une invitation à déjeuner avec Vander. Lorsqu'ils rejoignent ce dernier dans la large salle à manger du temple, Vander termine de rédiger ses souvenirs sur un épais rouleau de parchemin. Le prêtre partage avec eux ses craintes et ses doutes quand à ses rêves

De leur côté, Nanni, Elladan et Lothar s'éveillent en charmante compagnie dans l'auberge de plaisance de la ville. La fin de nuit à été rude et mouvementée pour Lothar qui propose aux gentes dames l'ayant accompagnés cette nuit de le laisser se préparer.

En début de matinée, les deux groupes se rassemblent à la caserne où les attendent Arn et Zadara. D'emblée, celle-ci demande à voir en privé les investigateurs après cette rencontre. Tous ensemble, ils font le point sur les évènements de la veille et du rôdeur nocturne qui aurait causé la mort de la soeur d'Alec. Les deux maisons qui ont été visitées sont clairement identifiées et des gardes ont été postés là bas afin d'assurer la sécurité des occupants et surtout de noter tout changement soudain à l'état de santé des propriétaires volés...

Zadara

Le débat tourne court au moment où les investigateurs font part de leur priorité : mettre un terme à l'épidémie et se rendre à Maridon ! Lothar laisse sous-entendre qu'une prime aiderait à réorganiser les priorités, au grand dam de Zadara qui choisi de ne plus attendre la fin de réunion pour s'exprimer et demande aux aventuriers d'assister à la veillée ainsi qu'aux funérailles. Elladan semble être sensible à cette demande et semble plus affecté qu'il n'y paraît par l'incident. La paladine, visiblement touchée par le sentiment de culpabilité de l'Elfe, insiste sur le caractère subversif du monstre qu'il a affronté et tente de le convaincre que seule cette chose est à blâmer !

Arn, comprenant l'importance du péril pesant sur Maridon, n'insiste pas pour que les aventuriers élucident le mystère. Au final, après quelques échanges, les investigateurs décident contre toute attente de rester un jour avant de partir et donc de profiter de la journée de "repos" pour fureter et qui sait, mettre un terme aux agissements du "rôdeur".

Elladan et Flokki ne restant plus en place proposent de se rendre à la muraille a fin de pister la "chose" pendant que Thibald et Lothar se rendront aux domiciles visités afin de tenter de trouver des indices. Au pied de la palissade, Elladan retrouve sans mal les traces du monstre et très rapidement, il comprend que la chose n'a fait que mine de s'enfuir. Après moins de deux cent mètres, les pas font demi tour et retourne vers le mur d'enceinte. Afin de suivre scrupuleusement la piste, Elladan commence à escalader à l'aide de son grapin la muraille alors que Flokki préfère un moyen plus exotique : fort de ses exercices de la veille il prend son élan pour bondir au dessus de l'obstacle. Fort de la puissance de son saphir, le moine semble s'envoler par dessus la muraille de bois, d'un bond de plus de trois mètre cinquante. Heureusement pour son honneur, la muraille dissimule sa réception plus que hasardeuse et c'est en boitillant que Flokki reprendra les recherches.

Au niveau des maisons, Lothar et Thibald découvre une fois arrivé à la première demeure que celle-ci est habitée par un garde, sa femme et sa fille. La liste des objets dérobés comportent des jouets d'enfant, un ceinturon ainsi que des produits de beauté. Aucune trace d'effraction brutale ne sont remarquables et après avoir minutieusement inspecter les lieux, Lothar retrouve les jouets, simplement égarés derrières des meubles. Se rendant à la deuxième demeure, les deux hommes rencontrent par hasard leurs compagnons alors que ceux-ci se livrent à un exercice entre sol et toits visant à suivre la piste du "rôdeur". La seule chose qu'ils découvrent est une petite figurine en terre cuite abandonnée négligemment  au sol. La deuxième victime est potier de profession et sa maison lui sert d'atelier - échoppe. De nombreuses réalisations sont disposées sur des étagères et Lothar, cheminant à la manière du cambrioleur parvient à déterminer le chemin de la chose qui semble avoir pris son temps pour visiter le domicile et faire main basse sur plusieurs figurines en forme d'animaux ainsi que sur certains outils personnels de l'artisan.

Perdus et perplexes quand à ces indices, les investigateurs tentent une nouvelle approche et essayent de recenser les maisons à l'abandon ou les "greniers" inoccupés où la chose pourrait se cacher. Celle-ci ayant un tempérament sociable selon Nanni, il est raisonnable de penser qu'elle se cache en ville. L"idée tourne court lorsque les aventuriers découvrent qu'aucune maison n'est abandonnée et ceux-ci sont sur le point de passer à autre chose lorsque leurs réflexions les amènent à repenser aux récents évènements...Il existe en effet une seule maison vide : la maison du notaire de la ville, Khelag. Étant fortement touché par les rêves que la Glossolalia semble lui avoir imposé, ce dernier reste en détention au "Trou". Fort de leur trouvaille, les aventuriers se rendent auprès du capitaine des gardes pour livrer ce dernier développement et reste bouche bée lorsqu'Arn leur apprend que la maison n'est pas vide mais que la nièce du Prêtre vit là bas. Creusant cette révélation, les investigateurs apprennent que la jeune fille, originaire de Louitz, près du bord de mer est arrivée il y a environ un an en ville. Depuis, elle aide son oncle dans son étude et fréquente assez peu le monde extérieur. Se rappelant les récits de Nanni sur le monstre, les aventuriers pensent que la maladie de l'oncle pourrait avoir déclenché le trouble chez elle. Afin d'en avoir le coeur net, ils décident de rendre une petite visite à la nièce répondant au prénom d'Annamari.

Les aventuriers ont droit à un accueil glacial. Annamari semble être une femme d'une raideur et d'une froideur exceptionnelle. D'une politesse extrême, celle-ci les guide à l'intérieur de l'étude afin d'entendre leur requête. Le groupe demande à vérifier certains dossier afin de gagner du temps. Vu l'ampleur de la tâche, la femme leur propose du café et s'éclipse en cuisine le préparer. C'est le moment que Lothar saisi pour, lui aussi disparaître, et explorer la maison. Afin de lui ménager un maximum de temps, Flokki fait tomber des dossiers par "maladresse". La jeune femme reste presque imperturbable, laissant échapper un léger agacement. après avoir remis les dossiers en ordre, elle remarque le départ de Lothar alors qu'elle dispose les tasses. Les aventuriers excuseront le saltimbanque ayant du quitter les lieux précipitamment. La discussion leur permettant de cerner la jeune femme, ils comprennent que celle-ci se livre à un réel jeu d'acteur avec eux et que son détachement et son calme ne sont que pures façades. Flokki testera les nerfs et le jeu de la nièce et, réitérant un acte de maladresse, fera tomber sa tasse et sa soucoupe. Annamari avec rapidité parvient à attraper la tasse au vol mais pas la soucoupe qui vole en éclat au sol. Alors qu'elle se rend à nouveau en cuisine, les aventuriers partagent leur impression sur elle et craignent qu'à son retour les choses ne dégénèrent. Heureusement, elle semble avoir repris sa composition en cuisine et armée d'un seul balai viendra nettoyer les dégâts causé par le moine. Durant le rangement des dossiers, les héros  remarqueront une cicatrice assez large sur l'avant bras de la jeune femme. L'accoutrement d'Annamari masquant la presque totalité de son corps, ils de devront leur fortune qu'a un ample mouvement trahissant la présence de la marque.

Pendant ce temps, les recherches du roublards lui permettent de découvrir autant de pièces rangées et nettoyées impeccablement. Aucun signe des objets volés au 1er mais il lui reste le grenier à visiter. Après avoir aisément crocheter la serrure, Lothar découvre une pièce en bazar contrastant avec l'étage du dessous. Dans l'une des caisses de rangement, il découvrira les figurines dérobées chez le potier et alors qu'il jauge ses trouvailles surprendra un mouvement furtif à la périphérie de sa vision. Inquiet à l'idée que la créature puisse être avec lui la haut, il sortira de manière acrobatique et se hissant sur le toit cherchera une voie de fuite. Alors que peu d'options s'offrent à lui, il sentira une profonde inspiration venir à lui et puisant dans son héritage gemmique parviendra à  descendre sans encombre les deux étages d'une seule charge. Désorienté par cette course verticale, il sera rejoint plus tard par le reste de la troupe.

Alors qu'ils partagent leurs impressions sur l'énigmatique jeune femme, Elladan et Lothar se sentiront épiés. Les aventuriers restent perplexes : la femme est-elle la chose ou abriterait-elle le monstre dans son grenier ? Afin d'en avoir le coeur net, les aventuriers restent dans les alentours immédiat de la bâtisse afin d'espionner les allées et venues.

Environ une demi-heure plus tard, alors que le soir tombe peu à peu, le groupe verra Annamari quitter son domicile. Ne sachant plus trop sur quel pied danser, le groupe décide de faire prévenir Arn et attend patiemment à la maison du notaire qu'une patrouille passe par là. Le sergent dirigeant les gardes leur apprend que beaucoup d'entre-eux se trouvent à la veillée funéraire et qu'Arn s'y trouve également. L'importance de la découverte pousse les investigateurs à bousculer le sergent malgré ses réticences et à faire mander le capitaine immédiatement. Afin de meubler le long temps d'attente, le groupe se disperse afin de garder la maison à vue.

Lothar et Elladan en hauteur assistent alors médusés à l'illustration parfaite de la maxime : "quand le chat est parti, les souris dansent". Un enfant, difforme, d'environ 3 ou 4 ans cours follement dans toute la maison en jouant avec les figurines du potiers ! Le petit monstre semble profiter de l'absence de la mégère pour faire les quatre cent coups. Ce dernier fait troublant laisse poindre une autre théorie. Peut-être que la jeune femme ignore l'existence du monstre mais que son fils, lui même repoussant s'est lié d'amitié avec la créature, tel un ami imaginaire.

Après un long moment, Arn, accompagné de Zadara arrive sur les lieux. Les révélations amenant plus de questions que de réponses, tous décident de risquer une rencontre avec Khelag afin d'obtenir des réponses. L'oncle doit sûrement être au courant pour l'enfant et il devrait être à même de répondre aux derniers questions que les investigateurs se posent.

Khelag

La première réaction du prisonnier lors du début de son interrogatoire est cinglante. Pourquoi se préoccuper de choses sans intérêt ! Le retour des Maîtres est proche, bientôt, le futur rejoindra le présent et l'abomination prisonnières des couloirs du temps s'abattra sur ce monde meurtri. Mais très rapidement, lorsque le notaire est confronté aux questions indiscrètes telles que l'existence de l'enfant ou encore les cicatrices de sa nièces, ses envolées mystiques sembleront s'apaiser et c'est d'un froid et direct qu'il leur racontera son secret de famille : Il sauva sa nièce quelques années auparavant, lors d'une visite chez sa soeur. La jeune enfant était tombée d'une falaise dans les eaux de la mers de sang. Alors qu'elle se débattait sous les yeux horrifiées de ses proches, son oncle parvint à trouver un chemin vers la crique et tenta de sauver la jeune enfant. Attiré par les remous, un piscean avait presque arraché le bras de la petite fille alors que son oncle luttait pour la ramener sur la terre ferme. alors qu'elle avait les poumons remplis d'eau souillées, son oncle parvint à la ranimer. L'enfant ne montra aucun signe de mutation jusqu'à ce que quelques années plus tard, son ventre se mette à enfler sans raison. C'est ainsi que le petit Agar vit le jour, accouché par Khelag lui même et porteur de toutes les mutations qui avaient épargnés sa mère. L'abomination souillée par le sang de Kadum n'avait rien d'humaine mais malgré tout, Khelag ne fit pas son devoir envers ce titanide. Même Corean comprendrait ! On ne lève pas la main sur un enfant, aussi hideux soit-il. L'enfant grandit caché de tous et lorsque sa mère fut envoyée à Sobidaal, elle prit l'enfant avec elle. Vu sa position, Khelag n’eut aucun mal à faire entrer le titanide discrètement et il dissimula le petit monstre dans son grenier.

Sur ces révélations, les investigateurs décident de confronter Annamari et de l'attirer au "Trou" en prétextant que son oncle la réclame. Le stratagème fonctionne et la jeune femme est conviée à répondre aux questions du groupe accompagné de Zadara, Arn et de trois gardes. Éludant avec tact les questions trop directes et semant le chaud et le froid, elle parvient à garder les héros dans le flou mais laisse transparaître cet air de représentation, de faux qui accompagne ses paroles. Malgré deux beaux traits d'esprit qui font mouche et fond sortir la femme de sa réserve, le groupe se résoudra à procéder à un examen médical plus approfondi : la présence ou pas d'impacts de flèches dans son dos devrait régler la question. Par pudeur, les hommes s'esquivent dans la pièces attenantes, laissant Zadara procéder mais tous se tiennent prêt. Profitant de ce instant, la "rôdeuse", tente de réduire au silence la paladine . Donnant l'alerte, celle-ci dégaine son épée afin de défendre sa vie. Le monstre est bientôt cernée de toute part mais ses attaques redoutables forcent les héros à se montrer précautionneux et rendent toute tentative de la prendre vivante vaine. Face à tant d'adversaires, elle tente de tuer son agresseur de la veille mais pliera le genoux sous l'avalanche de coup qui suit sa manœuvre. Il faudra deux tentatives pour porter le coup de grâce à la chose et l'état dans lequel se trouve le corps n'augure rien de bon pour la famille d'un membre de la garde ou le potier...

Alors que les gardes et Flokki se rendent au domicile de Khelag pour y récupérer l'enfant, le reste du groupe constate le décès du potier. L'enfant ne posera aucune résistance et accompagnera la troupe vers son oncle. Soulagé d'avoir pu rendre justice, Elladan se rendra à la veillée funéraire afin d'annoncer à Alec que sa sœur avait été vengée.